dimanche 13 mars 2022

La philosophie de la praline - A propos de mies trop peu cuites

 Après une (encore) longue pause, le radar revient, pour devenir régulier ou pour continuer intermittent, je n'en saurais dire pour le moment, mais je vais m'épargner (et vous l'épargner par la même occasion) la réflexion. Mais comme de réflexion s'agit-il, je souhaitais, en ce temps de grandes questions de société, d'humanité et de philosophie, aborder aussi les grandes dilemmes de l'humanité. A commencer par la cuisson du pain, qui est une question à la fois cruciale et qui en est loin de faire l'unanimité.

Certes, on pourrait penser qu'il est question de goût. Mais une baguette trop blanche (pour moi, directement trop crue ou si l'on le souhaite pas assez cuite) ce n'est pas une question de goût. Il en va de même pour les viennoiseries: une brioche aux pralines crue, avec un intérieur pâteux, collant et, finalement, cru, ne peut avoir qu'un seul effet sur le corps et l'esprit humain, et cet effet n'est autre que l'indigestion. On peut aimer le pain plus ou moins salé, plus ou moins croustillant, plus ou moins fariné ... mais la "baguette bien blanche" est synonyme de poison.

Maintenant, on pourrait réfléchir au pourquoi de cette manie de s'auto-infliger des maux de ventre. Il y en a qui diront au c'est une question de tendresse du pain: un pain bien cuit est forcément croustillant, et si on a mal aux dents, alors il est mieux de manger une baguette bien blanche. Permettez-moi donc d'être en absolu désaccord: dans ce cas achetez un pain viennois, du pain de mie, une grosse brioche ou une boule de pain à laquelle vous prélèverez par la suite la croute. Tant d'alternatives d'autant plus qu'une baguette blanche va forcément être peu cuite.

Une autre raison pourrait en être le goût: une baguette trop cuite est brulée, et n'a donc pas un bon gout. Cependant, une baguette bien cuite n'est pas une baguette trop cuite, mais une baguette à point, dorée, croustillante. Comme il se doit, rien de plus, rien de moins. Si vous n'aimez pas le pain comme il est, ne le mangez pas, mais ne venez pas perturber l'ordre boulanger. On pourra me dire: "mais c'est la même chose pour la viande", et je ne saurais quoi répondre, mis à part qu'en termes de viande, je suis aussi de l'avis qu'elle doit être bien cuite et qu'elle est donc plus digeste que la viande crue, mais on peut accepter que certaines recettes veulent la viande saignante. Le pain non, il a une cuisson, on peut le dorer plus ou moins, mais la pâte crue, tout comme pour les viennoiseries et les gâteaux, est non seulement une maladresse ou un acte de lassitude mais aussi un non-respect de la recette.

 Par conséquent, je souhaite conclure avec cette première réflexion philosophico-boulangère en affirmant que mal cuire son pain n'est pas pour moi une question de goût: est une intention (volontaire o non) de s'empoisonner. Ainsi, je vais continuer à prôner le pain bien cuit, quitte à ne pas en acheter s'il est trop cru. 

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